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Comité de suivi sur la situation des grandes cultures Les syndicats majoritaires, pas convaincus, redoutent une seconde année "noire"

Mercredi 14 avril, Bruno Le Maire, ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche a installé le Comité de suivi sur la situation des grandes cultures. Aucune décision concrète n’a été prise alors que le syndicalisme majoritaire ne voit aucune perspective de redressement des marchés.

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Une récolte abondante et des stocks
importants pèsent sur les cours(© Terre-net Média)
Il y a urgence. La décision de constituer trois groupes de travail pour étudier les revenus et la compétitivité au sein de la filière, les marchés des grandes cultures et les contraintes spécifiques à ce secteur ne soulage pas les inquiétudes des céréaliers. Ils redoutent que 2010 soit une seconde année « noire ».

« Sans perspectives de redressement à l’horizon, l’effondrement des prix ne permettra pas aux céréaliers d’assurer la pérennité de leurs exploitations. Des compensations seront nécessaires », déclare la Fnsea dans un communiqué paru le 15 avril.

« Les dispositions évoquées et la méthode de travail retenue traduisent la prise en compte d’une situation extrêmement difficile. Mais il faut maintenant aller vite. » *

« Les prochaines semaines seront déterminantes car le ministre de l’Agriculture devra batailler pour arracher des avancées concrètes tant à Bruxelles qu’auprès de ses collègues du Gouvernement. »

Pour tenter d’accélérer cette prise de conscience, la Fnsea soutient la mobilisation des céréaliers le 27 avril prochain. Ils convergeront par milliers sur Paris avec des centaines de tracteurs.

Note de conjoncture d’Agreste (Avril 2010)

Une des dernières notes de conjoncture d’Agreste donne une nouvelle fois raison aux céréaliers : « en février 2010, les prix agricoles à la production par rapport à l’année précédente baissent de 4,8%. La baisse des prix céréaliers s’amplifie encore. Et le prix du maïs, encore supérieur en janvier, passe en dessous du niveau de 2009. L’orge reste la céréale la plus affectée par la baisse ».
Orama qui regroupe la Agpm, l’Agpb et la Fop appuie aussi cette manifestation. L’Organisation n’a pas tardé pour formuler « des propositions concrètes, immédiatement applicables en privilégiant une vision d’une agriculture résolument économique et compétitive. »

L’organisation demande d’emblée « le versement des aides Pac au 16 octobre » et « un allègement des charges fiscales, sociales et financières, notamment via des reports d’annuités, une prise en compte de l’année « n » pour le calcul des cotisations sociales et encore une suppression du plancher ‐ 800 SMIC – pour le calcul des cotisations d’assurance‐maladie. »

Afin d’alléger les contraintes pesant sur les exploitations, Orama souhaite aussi que « soit réévalué l’intérêt des mesures environnementales en fonction de leur impact sur la production. Elle a aussi demandé que les dispositifs des mesures rotationnelles et de diversification soient revus et pérennisés ».

Enfin, Orama demande « que cesse le grand bazar des tracasseries administratives subies par les producteurs, comme récemment encore la remise en cause de la cartographie de leurs parcelles. »
D’autres revendications portent sur le fret ferroviaire et le transport routier.

Faciliter le stockage et le crédit export

Orama invite les pouvoirs publics à prendre des mesures pour faciliter le stockage de céréales et le crédit export notamment sur des marchés de proximité tels que ceux du bassin méditerranéen et du Proche et Moyen Orient.

Cette idée de stockage avait déjà été mentionnée le 13 avril dernier par la Fdsea 60 dans un communiqué. « Il est impératif que le comité de suivi des céréales arrête les mesures de dégagement du marché dès sa réunion du 14 avril », écrivait la fédération départementale.

L’Association nationale de la meunerie française (Anmf) s’associe par communiqué interposé à ces revendications. Elle souhaite en effet « la constitution rapide d’un stock européen de réserve de blé tendre. » Son Président, Joseph Nicot, demande à Bruno Le Maire, ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, de porter cette demande au niveau européen.

« La situation actuelle des marchés européens des céréales, et en particulier du blé tendre, présente l’opportunité de constituer des stocks avant la fin de la campagne 2009-2010 du fait de la bonne récolte mondiale et de l’incertitude de la réalisation de certains programmes d’exportations.»
« C’est lors des moments calmes que se préparent les outils permettant de mieux aborder les périodes de forte volatilité et de cours élevés »,
souligne Joseph Nicot dans sa lettre au Ministre.

A lire aussi :

- Comité de suivi sur la situation des grandes cultures - Trois nouveaux groupes de travail « pour apporter des solutions concrètes » (ministère de l’Agriculture)

- Comité de suivi des céréales et manifestations - « Le mardi 27 avril prochain, plusieurs centaines de tracteurs convergeront vers les Champs Elysées »

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